Ex or not ? [William]

Il y a des fois où on regrette les actions passées ...

Je me promenais bien tranquillement. Pour une fois que je n'étais pas avec quelqu'un en plus ! Je n'en pouvais plus parfois, il fallait que je m'éloigne. Mais certains ne pensaient qu'à me protéger et me faire m'entraîner, encore et encore. C'était pathétique et ... Enervant ! Je n'en pouvais vraiment plus. Parfois j'adorais ça mais il y avait d'autre fois où j'en avais jusque là ! En tout cas, aujourd'hui faisait parti des jours du dernier cas. J'avais donc décidé de m'éloigner un peu mais pour une fois, dans le sens inverse de vers mon arbre. Je ne voulais pas le voir aujourd'hui. Pas à ce moment en tout cas. Ce n'était pas un besoin urgent que j'avais d'y aller mais j'avais l'intime conviction que je devais me rendre au lac. Etrange en sachant que je n'avais aucune affinité avec l'eau. Pourtant, j'avais le pressentiment que quelque chose de bien m'y arriverait si j'y allais alors je me levais ce matin là, m'habillais et commençais à avancer dans la forêt pour m'y enfoncer puis enfin arriver au bord du lac où je saluais les naïades qui me laissèrent tranquille car je ne les embêtait pas. Je rigolais et enlevais mes spartiates. Je relevais mon pantalon et laissais mes pieds et le bas de mes jambes baignés dans l'eau.

Je me sentais bien et le soleil caressait ma peau par endroit. J'étais à l'abri des arbres. Tout allait pour le mieux. Je voyais de petits poissons nager en dessous de mes pieds. Ceux-ci étaient d'ailleurs caressés par les algues. Cela me chatouillait et je manquais souvent d'exploser de rire quand une rafale de vent les faisaient encore plus bouger. Je trouvais ça vraiment hilarant. Les naïades me faisaient bien rire aussi. Elles jouaient et me lançais de l'eau. Elles blaguaient avec moi aussi. Elles me suppliaient de les rejoindre chose plutôt étrange pour elle mais elles étaient tellement gentille que je ne pus résister. J'enlevais mon pantalon et mon haut et me retrouvais en boxer et sous-tien gorge assortis. Je les rejoignis en deux trois mouvements et, chose étrange encore, je me sentais plutôt bien dans l'eau. Aussitôt les naïades commencèrent encore à m'arroser et cela tourna vite à la bataille d'eau géante. Je rigolais tellement que je ne vis pas l'heure passée et quand je levais la tête, le soleil était déjà à son zénith. Je m'excusais auprès de mes nouvelles amies et promis de revenir les voir un matin puis je sortis de l'eau et m'allongeais plus loin au soleil alors qu'elles retournaient dans les profondeurs du lac.

Je me dorais la pilule au soleil pour sécher quand j'entendis soudain un bruit. Je me redressais vivement et ce mouvement eu pour seul effet un petit tournage de tête si je puis dire. Je voyais à moitié des étoiles mais je me mis quand même en position de combat, saisissant mon poignard. Je le cachais dans mon dos et attendis patiemment. Des pas retentirent dans mon dos et je me retournais prestement. J'observais les buissons quand soudain un jeune homme en sortit. Avec le contre-jour, je ne pouvais le dévisager car il n'était pas assez avancé je déclarais donc :

-Salut ! Qui es-tu ?

La nuit avait été plutôt courte. Je ne dors pas beaucoup, dans l'absolu, mais j'avais explosé mon record : une heure de sommeil. Celle-ci m'était largement suffisante. Sans réveiller mes quatres frères, je sortis en silence du bungalows. Ils étaient tous jumeaux. James et Jesse ; Castor et Pollux. Aucune présence féminine ici, il y en avait largement chez les Hermès. Les Hermès... J'étais le seul un tant soit peu normal, dans les gosses du dieu du Vin. Normal, normal, tout est relatif, évidemment. Il était à peine deux heures du matin, je m'étais couché tard. Je savais que cela ne servirait à rien, mais je partit dans la forêt, pour trouver une branche solide où faire une petite sieste. Je savais d'ores et déjà que c'était vain. Je ne rendormirais pas. Toutefois, je piquais une pomme et la mangeais d'un air taciturne. Les étoiles étaient éclatantes, et en revenant à l'aube dans le bungalow, j'étais encore un peu dans les vapes. En lançant le trognon du fruit dans la forêt, je réfléchis à tous les pommiers que j'avais crées en faisant cela. Après m'être glissé dans mon lit, je remontais la couverture jusqu'à mon menton. Plus qu'une ou deux heures avant le petit-déjeuner... Elles semblaient s'étirer comme si elle le faisait exprès.

Après être rassasié et ~~rasé~~ douché, je pris la direction du champ de fraises. Là, je fis pousser par ma seule présence quelques plantations. Je finis tout de même par m'allonger et par laisser mon esprit vagabonder... autour d'un visage... d'une envie... d'une erreur. Avec un soupir, je me dirigeais cette fois vers la direction du lac, en ignorant les houspillages des satyres, qui s'échauffait car j'avais écrasé une malheureuse fraise sur mon passage. Avec un autre soupir, je leurs lançais à la figure en m'effacant avec une rapidité et une agilité qui ne surpris que moi. Je courus sur les derniers mètres, et arrivais sur le lac. Les arbres formaient une ombre naturelle et je me nichais au creux d'un tronc avec plaisir. Je finis par trouver le sommeil, à ma grande surprise mais surtout à ma grande joie. Je fus réveillé par quelques rires. Et des éclaboussures. Je regardais ma montre, il était presque midi. Je jetais un oeil à l'étendue d'eau juste à temps pour voir des naïades plonger dans les étranges et humides moiteurs du lac. Elles avaient tous un sourire espiègle collé au visage. Qui avait pû les amuser à ce point?

Souplement, je sautais au sol, avec comme seul bruit une branche qui cassa. En jurant intérieurement, je m'avançais à la rencontre de la source de joie de nos chères naïades. Toutefois, par les temps qui courait, j'enlevais le collier qui me servait d'amulette contre l'ivresse (qui ne fonctionnait PAS DU TOUT) pour avoir à la main un arc plutôt bien tendu. Presque aussitôt, un protège-bras apparut à mon bras et je pointais la flèche que j'avais dégainée derrière les buissons qui me cachait la vue. Dans un silence extrême, la tension montant toutes les secondes, je contournais la source de bruits. Malheureusement, je trébuchais et dû ainsi me révéler. En écartant les buissons, j'étais dos au soleil et je pouvais admirer la seule personne qui avait vraiment compter pour moi : Thalia Grace.

L'arc disparut et je regardais mon ancien chêne chéri d'un air éberlué. Je fis un pas en avant, entreprenant de cacher la douleur qui me déchirait le coeur, en disant d'un ton détaché ;

WILLIAM ▬ « Alors, on ne me reconnaît pas? Alors Thali', comment vas-tu depuis le temps? »

Je sous-entendais que nous nous étions pas vu depuis... depuis que nous avions cassé. Nous nous apercevions souvent, pourtant, mais jamais nous ne nous étions adressé la parole, à part pour dire "salut-au revoir-merci". Je m'assis par terre, à côté de là où elle était précédent, attendant qu'elle fasse de même. Je m'empêchais de regarder ses jolis sous-vêtements, cela va de soit.

Alors, on ne me reconnaît pas? Alors Thali', comment vas-tu depuis le temps?

Il s'assit par terre, me jetant des coups d'oeil appréciateurs. Je ferais peut-être bien de me rhabiller mais après tout, peu importe ! J'avais déjà suffisamment de mal à ne pas faire un arrêt cardiaque par sa seule présence. Mais pourquoi était-ce toujours comme ça avec lui ? Je n'y comprenais jamais rien et aujourd'hui ne manquait pas à la règle. Pourquoi me faisait-il cet effet plus que bizarre ? Je respirais un bon coup, souriait aimablement (un énorme effort) et me rassis à ses côtés.

Je me tournais ensuite vers lui et renfilais en même temps mon t-shirt. Ma tunique tomba légèrement sur moi et comme elle était encore un peu mouillée et surtout blanche, on voyait quand même à travers mais je me sentais à l'aise. Après tout, il n'y avait aucune honte. Je n'étais pas moche et même loin de là et je connaissais très bien William. J'étais sortie avec lui alors après tout, quel mal y avait-il ? Je lui souris encore et me rendis compte que je n'avais toujours pas répondu à sa question. Je respirais lentement pour calmer un peu mon pouls et même si cela ne marcha pas très bien, je rigolais doucement et répondis :

-Ca va très bien. Je pense que toi aussi, non ?

Je rigolais encore mais je me souvenais trop bien de ce qu'il m'avait fait. C'était trop ancré en moi. Je revoyais toujours la scène et il était encore présent dans mes rêves. Il s'était excusé un nombre incalculable de fois mais, moi, je n'avais pas voulu retourner avec lui. Je savais qu'il ne le referait pas mais je doutais trop et depuis, je refusais toutes invitations et ce seulement car mon coeur battait toujours pour lui sans que je veuille me l'avouer. C'était pathétique. Je lui souris. Il avait toujours eu ce don d'ailleurs. Me faire sourire et rire. C'est ça que j'avais aimé chez lui. Il n'était pas comme les autres à se vanter. Il était authentique et pas pour un sou menteur. Ca m'avait plus et je crois que ça me plaisait toujours mais c'était trop dur. Trop dur de l'imaginer encore et encore avec cette pimbêche de fille d'Aphrodite à qui j'avais réglé son compte après d'ailleurs. Je regardais la forêt autour de moi et le lac, attendant une réponse.

Avez-vous déjà sauté à l'élastique? C'est comme si ses tripes restaient en haut et que votre corps, vide de tout organes, plongait vers une mort presque iréelle. Tout était resté dans les buissons, là, je n'étais qu'une coquille vide. Non, il restait mon désespéré coeur qui battait à la chamade par sa présence. J'aurais pu rester des heures avec elle, des jours. Mais je ne crois pas qu'elle aurait apprécié. En la voyant remettre ses vêtements.. blancs, j'eus un petit sourire. Mais je me concentrais sur le lac, le lac, et... regard de trop, coeur en trop, rougissement en trop. Je regardais d'une désinvolture feinte les naïades qui nageait simplement dans l'eau. Elle devait être heureuse de pouvoir remettre pleins de ragots sur le fils du vin et la fille de la foudre... J'inspirais profondément, sourd au battement régulier dans mes veines.

Voilà, mon coeur s'emballait pour un rien. Encore. Peut-être avais-je tout le temps l'air décontracté, "cool", mais pas vraiment. En me regardant dans la glace, je ne voyais que du chagrin, du regret et le poids de mes bétises. Je crois que je me détestais. Sentir sa présence, la savoir si près, me donnait envie de la prendre dans mes bras et d'oublier le reste. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas lui faire ça. A la place, je pris la parole en sachant qu'elle attendait sûrement une réponse -les question servent à ça, non?

WILLIAM ▬ « Mouais. »

"Mouais"? Non mais quel nul ! J'aurais pu lui dire -ç'aurait sans doute été mieux- « Tu me manques, je ne dors plus, je regrette, je t'aime, je ne regarde que toi, je te veux », mais non. Juste « Mouais ». J'avais toujours été insomniaque, mais jamais autant. Vraiment, je me languissais de Thalia. J'aurais bien aimé prendre sa main, là, et regarder en silence le lac. Mais je m'empêchais, je ne voulait pas rouvrir les cicatrices à peine guéries. Je lui rendis son sourire à la place. Mes épaules se relâchèrent et je m'allongeais de tout mon long, faisant face au soleil. Je plissais légèrement les yeux, et utilisa mes pouvoirs à une fin enfin non fêtarde. Le lierre que je fit sortir de la terre s'étira jusqu'au dessus de la voiture d'Apollon, me faisant de l'ombre. Je proposais d'en faire de même à mon ex (et regrettée) petite amie.

-Mouais.

Il m'observait, je sentais son regard sur moi et quand je rebaissais la tête pour soutenir son regard au lieu de regarder les nuages, il détourna le regard et observa le lac et les naïades qui nous observaient. Les rumeurs allaient courir ... Mais ce n'étais pas le plus important. Même si j'étais déjà assez connue comme ça dans le camp pour ne pas avoir ça à gérer en plus, je m'en fichais pas mal. Je fermais les yeux puis les rouvrit, peu convaincue de sa réponse. Il avait une moue triste sur le visage et je lui aurais bien fait ravalée mais comment ? En me jetant sur lui ? Euh ... Mauvaise idée ! Pourtant, je ne pus m'empêcher de sauter un peu pour me rapprocher de lui. Je me tournais ensuite vers lui et m'assis en tailleur. Je souriais. Pas parce qu'il me faisait rire juste parce que j'étais heureuse de sa présence. Bizarre alors que je l'avais quitté ... Mais que voulez-vous que j'y fasse, je l'avais fait à regret et je l'aimais toujours, point barre.

-C'est un petit mouais ça. Qu'est-ce qui ne va pas ?

Je m'inquiétais vraiment, je le jure. Je l'aimais après tout et je ne pouvais pas le laisser dans sa merde comme ça. Je lui souris encore et pris sa main. Geste que je regrettais aussitôt. Je le lâchais précipitamment et lui souris encore en rigolant doucement pour dissiper mon malaise. Mais qu'est-ce qui me prenais bons dieux ! Je fis une moue désaprobatrice en pensent à mon comportement tout à fait idiot mais que je devais avoir à chaque fois que je le voyais ce qui expliquais aussi pourquoi je l'évitais autant. Je soutins pourtant son regard et ses si beaux yeux. Je serais bien restée comme ça toute la journée mais je savais cela impossible et je détournais donc le regard pour observer encore une fois les alentours alors que j'attendais toujours sa réponse.

Nos regards s'évitaient, comme deux ~~amants~~ aimants de la même face. En la sentant se rapprocher, je dardais sur elle un regard interloqué. Lapsus révélateur ? Je ne pense pas. Elle se tournais vers moi, souriant et assise en tailleur. Pour ma part, j'étais obligé de me tordre le cou pour mieux la voir. J'étais drôle à ce point ? Ou ridicule ? Aucune idée. De toute manière, je ne veux pas savoir. Je préférais rester là, à me tarauder l'esprit. J'arrivais presque à ne plus entendre cette saleté de coeur. Celui-ci qui venait de faire un saut périlleux quand elle s'était rapprochée. Je posais une main sur ma poitrine pour sentir les battements. Cela me relaxait étrangement, cela me calmait. Mes épaules se détendirent d'elle-même. La sentir si proche... J'inspirais profondément, m'impregnant de son odeur musquée. J'aurais pu rester une éternité. D'ailleurs, je n'avais aucune idée du temps qui s'était écoulé. Je m'en fichais un peu. Mon autre bras pendait misérablement, à côté d'elle. Un geste vers sa main et...

WILLIAM ▬ « Trop de choses à la fois... », soufflais-je dans un sourire. « ... et puis ce n'est pas intéressant. », rajoutais-je en haussant les épaules, avec une hésitation palpable.

Je soupirais. Je m'étonnais aussi de son dévouement. Pourquoi voulait-elle savoir pourquoi j'allais "mal". Lapsus révélateur ? Bon o.k, j'arrête de fantasmer sur l'impossible. Quand elle me prit la main, je sus tout de suite que cela serait marqué au fer rouge dans mon esprit. Ce geste, presque insignifiant, me rappellait tant de choses que j'aurais préféré oublier. Les après-midi en couple, ici-même ou dans la forêt ; les étreintes ; les baisers ; les mots doux ; sa présence. Malheureusement, elle retira bien vite sa main, et je ne trouvais la force de la retenir. En lui jetant un regard surpris mais... heureux, je remarquais qu'elle essayait tant bien que mal de disspiper le silence gênant qui s'était installé. Après une petite moue, nos yeux s'accrochèrent enfin. "Ne regarde pas ses lèvres", me dictais-je. Elle se détournait et j'en fis de même, avec un petit rougissement de séance.

WILLIAM ▬ « Pourquoi ... ? »

Ma gorge se noua.

-Trop de choses à la fois... et puis ce n'est pas intéressant.

Je lui souris alors qu'il soupirais et quand j'enlevais ma main pour le regarder, je vis une moue un peu triste sur son visage. Je me mordis les lèvres alors qu'il tournait les yeux vers moi et nos regards se joignirent. Je me sentis rougir mais je n'y pris pas garde, toujours trop occupée à disséquer sa réponse. Un amalgas de choses pas intéressantes ? J'en doutais fort. Mais je pense que dans ces choses, il devait y avoir moi et cela, je ne pouvais l'accepter. En le quittant, je ne voulais pas le voir souffrir. J'avais juste cru qu'il voulait voir d'autres personnes. Si j'avais su ... Mais c'était trop tard maintenant. Que vouliez-vous que je fasse ? Je détournais le regard et l'entendis me demander :

-Pourquoi ... ?

Je me mordis encore plus la lèvre et sentit le sang y perler. Je l'avalais vite fait et me retournais encore vers lui. Je faisais face à son profil mais cela ne m'allait pas alors je me décalais encore et allais me mettre bien en face de lui, lui souriant toujours un peu timidement. Je ne comprenais pas pourquoi il me demandait les raisons de mon attitude plus que normale si vous voulez mon avis. Je voulais tout sauf le voir souffrir et c'est à ce moment là que je repris ses mains dans les miennes mais ne les lâchais pas cette fois-ci. Je plongeais mon regard une nouvelle fois dans le sien et lui répondis sincèrement :

-Parce que tu reste mon ami (voir plus pensais-je) et que je ne veux pas que tu souffre. Alors c'est quoi ces choses ?

J'étais tellement sincère et j'avais tellement peur qu'il ne me réponde pas que j'étais sûre que ça se voyait dans mes yeux. Et oui, moi, Thalia Grace la reine des glace avait peur pour mon ex petit ami que j'aimais encore. Qui y aurait cru ? Personne sûrement et pourtant. Lui, j'étais sure qu'il s'en doutait. C'était celui qui me connaissait le mieux. Mieux que moi-même d'ailleurs. Mon coeur se remit à battre de plus en plus fort alors que j'essayais de le faire taire. Je lui souris encore et attendis tranquillement.

Sa présence était trop gênante, trop proche. Elle avait le chic pour me faire rougir. Je la vis se décaler, du coin de l'oeil. Je l'avais vue se mordre la lèvre. Arrête, je t'en supplie, ça me fait mal. Elle me pris les mains et les gardais dans les siennes. Regard timide et intimidant. Mon pouls loupa s'accéléra. Je me sentais devenir poupre comme le vin. Elle seule faisait cela. Elle seule me perturbait à ce point. Je sentis la colère poindre en l'entendant. Je ne devais pas y céder. Sinon, nous le regretterions tout les deux. Imaginez, la foudre contre les lierres, la vigne ? Je n'étais pas favori, mais je vous jure que je peux faire de gros dégats. Calme-toi Vincent.
Mais en même temps as-tu entendu, conscience ? « Parce que tu reste mon ami » Thalia, quand vas-tu comprendre que c'est tout le problème ? « [...] je ne veux pas que tu souffres. » Raté, depuis que tu m'as quitté ! Je sais, moi aussi je t'ai blessée, avec cette Aphrodite, mais c'était une erreur ! Bon sang Thalia, ouvre les yeux, merde ! Je lui pressais légèrement les mains.

WILLIAM ▬ « Comprends-tu Thali' ? » je me redressais un peu plus. Nous étions presque nez à nez. « Tu es mon amie, hein ? C'est le noyau du problème. » Encore un peu plus proches. « Tu ne veux pas que je souffres ? Tu ne peux plus dire ça. Depuis que tu m'as quitté, tu ne peux plus dire ça. Depuis que tu m'as laissé, depuis que nous sommes "amis", tu ne peux plus dire ça. » terminais-je dans un mumure.

J'avais serré les dents. Ce qui avait donné une allure menaçante à mes paroles. J'avais presque siffler. J'étais réellement en colère contre elle, elle et ses paroles. Je me reculais. Je lâchais ses mains et la repoussais un peu. En colère, mais triste aussi. Mon coeur tombait dans ma poitrine, lentement, sûrement, horriblement. J'ai mal, père, j'ai mal. Mal de tout, mal d'amour.

WILLIAM ▬ « Avec le fait que je dors presque plus ? Avec le fait que tu me manques tant que j'en ai une douleur physique ? Voilà toutes les petites choses. Et à défaut de dire quelque chose d'originale, je t'assomerais juste avec un : Thalia, tu es la meilleure chose qui me soit arrivé. Mais aussi la pire. »

Voilà. Je peux dormir tranquille, maintenant.

-Comprends-tu Thali' ? Tu es mon amie, hein ? C'est le noyau du problème. Tu ne veux pas que je souffres ? Tu ne peux plus dire ça. Depuis que tu m'as quitté, tu ne peux plus dire ça. Depuis que tu m'as laissé, depuis que nous sommes "amis", tu ne peux plus dire ça.

Il serrait les dents et moi, je peinais à retenir mes larmes et à me jeter sur lui pour le réconforter. Il était énervé et ça se comprenait mais ne voyait-il pas que j'étais dans le même cas que lui ? Non ! Bien sûr vu qu'il ne s'intéressait qu'à lui-même ! Je le regardais sans rien pouvoir dire. Nous étions nez à nez et si j'avais avancé d'un centimètre, nous nous serions embrassés. Mais non. Il continua d'ailleurs sur sa lancée alors que je me pinçais de plus en plus les lèvres. Je retenais ma respiration et attendis.

-Avec le fait que je dors presque plus ? Avec le fait que tu me manques tant que j'en ai une douleur physique ? Voilà toutes les petites choses. Et à défaut de dire quelque chose d'originale, je t'assomerais juste avec un : Thalia, tu es la meilleure chose qui me soit arrivé. Mais aussi la pire.

Il commençait à hurler et moi, je m'étais reculée. Ses paroles m'avaient atteintes comme un couteau en plein coeur. Je baissais la tête alors que j'avais de plus en plus de mal à me retenir de fondre en larmes. Je me mordis la langue un bon coup et je sentis le sang envahir ma bouche. Je l'avalais et relevais la tête pour le fixer bien dans les yeux alors que je savais les miens vitreux et embués. Je le regardais bien fixement et je secouais la tête négativement, ne sachant que dire. Je respirais un bon coup et me lançais sans savoir pourquoi ni comment et sans non plus savoir où j'allais.

-Je ne voulais pas te faire de mal et ... Tu sais quoi, t'es pas le seul à avoir des problèmes et à ne plus dormir mais te rends-tu seulement compte de ce que peuvent aussi ressentir les autres ?!

Je m'étais levée et avais serrée les poings alors que les larmes commençaient à couler. Je sentais la colère montée en moi et je savais aussi que ça ne présageait rien de bon. Je sentais aussi l'énergie des éclairs montée en moi mais je la refoulais le plus loin possible au prix d'un immense effort et au bout de cinq bonnes minutes, je m'effondrais après avoir gagné la partie. Je n'en pouvais plus, j'étais exténuée et les larmes silencieuses continuaient à couler sur mon visage. Je ne pouvais le regarder en face. Ca me faisait bien trop mal. Tout ce qu'il m'avait dit. J'étais la pire, il avait bien raison. J'étais la pire en tout de toutes manières. Je n'étais pas capable de bien faire les choses ce qui était horrible il faut bien se l'avouer. Je n'en pouvais plus. Je ne voulais pas lui répondre comme ça mais je n'avais pu m'en empêcher. Je rigolais nerveusement et m'arrêtais, attendant.

{ Désolé du retard & changement de mise en page :s }

Sa présence, si proche. Pourquoi est-ce que ses lèvres m'obsèdent tant ? Charnues, bien formées... Je ne pense qu'à leur goût, je m'en souviens comme si c'était hier. Je la vois se les mordre. Je dois m'efforcer de ne pas en faire de même. Pourquoi ? Je ne montrerais pas mes faiblesses, j'en ai déjà trop dit. Beaucoup trop. Ses yeux. Ils se remplissent de larmes ? Ou est-ce un effet de mon esprit torturé. Oh Thalia... Je me sentais rouge de colère, elle baissait la tête, presque contrite. Elle déglutit et je vis briller dans son regard une étincelle. Oh oh.... Je serrais le poing. « Je ne voulais pas te faire de mal et ... Tu sais quoi, t'es pas le seul à avoir des problèmes et à ne plus dormir mais te rends-tu seulement compte de ce que peuvent aussi ressentir les autres ?! » m'a-t'elle assené. QUOI ? Mais l'hôpital se fout de la charité ou quoi ? Je me sentis devenir de plus en plus rouge. Je serrais les poings et le sang s'écoulait des plaies que faisaient mes ongles à ma paume. Rassemble toi. Ne t'écarte pas, ne t'énerve pas. Les larmes coulaient sur son pâle visage. Ne pleure pas... Too late, friend, you're a pain. Que fais-tu ? Que dois-tu faire ? Pourquoi je sens mon coeur qui bat, pourquoi je veux la prendre dans mes bras ? Pourquoi, Aphrodite, pourquoi, Eros ?

L'air se fit soudain chargé d'ozone. Rien n'était bon, dans ça. Les foudres allaient-elles s'abatrent sur moi ? Tant absorbé par ma douleur et ma colère, je n'avais pas pris la peine de répondre. Mes membres tremblaient. Toute l'énergie que je mourrais de libérer se rassemblait en moi. Calme-toi, respire. Ne pense pas à l'étrangler avec du lierre, calme. Je ne détachais pas mon regard de son visage, d'un air impénétrable. Un masque de froid s'était abbatu sur moi, et je ne savais pas si un jour je pourrais à nouveau sourire. On aurait dit que je claquais des dents, que j'avais froid, tellement je faisais pitié, en tremblant tel un demeuré.« Pourquoi », avais-je envie d'hurler. « Pourquoi me laisser, comme ça pour rien ? » Mais je ne disais rien. Juste un silence pesant et lourd sur nos épaules. Elle s'effrondait, cinq minutes passées. Je voyais les larmes continuer de couler, et je dus me mordre la joue et d'user de toute ma volonté pour ne pas faire un pas en avant et l'aider à se relever. Elle commença à rire. Pas ce beau rire auquel elle m'avait habitué, plutôt un rire nerveux. Silence. « Quoi ? Tu me parle de ce que peuvent ressentir les autres en prenant les mains de l'ex qui t'aime toujours ? Tu parles des autres en... en faisant tout ça ? Tu ne voulais pas me faire de mal ? Si tu le dis... » terminais-je d'un ton amer. Je me suis laissé tomber à terre en détachant mon regard d'elle et ses lèvres tentatrices. J'ai soupiré. « Combien de fois encore dois-je te dire que je suis désolé ? Bons dieux, je t'aime tant Thalia ! »

Quoi ? Tu me parle de ce que peuvent ressentir les autres en prenant les mains de l'ex qui t'aime toujours ? Tu parles des autres en... en faisant tout ça ? Tu ne voulais pas me faire de mal ? Si tu le dis...

Je l'entendis tomber à terre alors que je me tournais un peu vers lui et que je cherchais ses yeux. Il les baissa et mes joues continuèrent à s'inonder de larmes. Il ne comprenait rien ! Il m'aimait toujours ? Vraiment ? Alors pourquoi est-ce que je pleurais au juste ? N'aurais-je pas du me réjouir qu'il partage toujours mes sentiments que j'avais tellement de mal à admettre ? J'attendis la suite qui ne tarda pas :

Combien de fois encore dois-je te dire que je suis désolé ? Bons dieux, je t'aime tant Thalia !

Combien ? Je pense que juste les mots "je t'aime" avaient suffis. J'attendais ça depuis un bout de temps à vrai dire. Jamais il ne m'avait sorti ces trois mots. Jamais. Peut-être que je n'attendais que ça pour enfin me rasseoir à côté de lui. Je me laissais tomber en continuant à pleurer et me rapprochais encore de lui. Nos souffles s'entremêlaient. Je posais ma main sur sa joue et me rapprochais de lui et juste avant de l'embrasser murmurais :

Je suis tellement désolé moi aussi.

Je déposais un léger baiser sur ses lèvres et je sentis des papillons voleter dans mon ventre, comme de la magie. Ses lèvres étaient chaudes et douces. Je souris alors que mes larmes cessaient de couler pourtant, je ne pensais pas à les essuyer, trop heureuse et encore un peu dans la lune. Je l'embrassais encore et restais un peu plus longtemps cette fois-ci alors que j'ouvrais ma bouche et la sienne pour passer ma langue à l'intérieur, qui cherchait la sienne. Je finis par la trouver (oui je sais c'est très sex' comment je dis ça mais bon ...) et enroulais la mienne à la sienne. Pendant quelques instants, elle s'unirent et dansèrent ensemble avant de se détacher et que je m'éloigne de son si beau visage. Je lui souris encore et murmurais les mêmes mots qu'il venait de me dire juste avant :

Je t'aime aussi.

Cela me paraissait plutôt pas mal et assez normal. J'avais juste été sincère mais allait-il le croire ?